Les conseils d’une nourrice pour gérer les crises

chambre autiste en crise
Voici l’état de la chambre d’une petite après une crise. Elle s’était construite une cabane avec ses couvertures et les meubles qu’elle avait à disposition !

Emma a travaillé en tant que nourrice avec des enfants et adolescents autistes non verbaux.

Il lui est souvent arrivé de devoir faire face à des crises surtout dans les transports en commun, ou dans la rue à cause -bien souvent- du regard et des remarques des gens. Elle explique ici simplement comment elle s’y prend :

Pour éviter la violence (envers l’enfant lui même, moi ou une personne qui passe par là) j’avais mis au point deux petites techniques qui ont fonctionné avec un petit peu de temps et de patience.

Pour les enfants jusqu’à l’âge de 8/9 ans quand ils avaient des crises et qu’ils devaient crier, ils avaient leur coussin ou doudou à cris. C’était un coussin ou un doudou que j’ai fabriqué avec l’enfant, et je lui ai expliqué que dès qu’il sentait la colère ou la peur monter, il devait crier dedans ou le frapper. Si ça arrivait au domicile des parents, j’utilisais la même méthode que toi qui fonctionne super bien (bien souvent les enfants finissaient par se calmer en jouant et allaient eux même dans leur chambre pour faire leur crise).

Pour les adolescents, quand la crise arrivait dans le métro par exemple, dès qu’il commençait à crier dans le wagon, je nous faisais descendre à la station qui arrivait et je détournais un rituel qu’il avait de base (par exemple secouer fort les bras de haut en bas en faisant des « brrrrrrr »). Ce rituel il savait qu’il n’avait le droit de le faire uniquement lorsqu’il sentait la colère ou la peur, et dès qu’il se sentait mieux on reprenait le métro. Ou s’il avait besoin de crier, et bien on sortait on se mettait dans un coin plus tranquille et il pouvait crier aussi fort qu’il le voulait ( j’ai toujours eu du mal avec ceux qui, sous prétexte que l’enfant/ado est autiste il doit se fait tout petit, et se taire). Après tout ça nous fait du bien à nous aussi de crier un bon coup quand ça va pas.

Pour les crises plus importante, je n’avais qu’une solution: le footing. Ça le défoule sans qu’il ne se blesse ou blesse qui que se soit. Après ça va de soi qu’il faut être un minimum sportif…

Ces méthodes ont demandé un petit temps d’apprentissage, mais les enfants s’y sont vite habitué et ont même fini par aimer ça. Ça leur permettait d’exprimer leurs sentiments et l’impression d’être compris dans leur détresse, sans pour autant être sanctionné à l’isolement parfois brutal dans leurs structures.

Merci beaucoup Emma de ton témoignage, qui apporte des conseils précieux pour tous les parents !

Allez pour finir, voici le dessin que faisait la petite pendant sa crise :

Le dessin est celui que la petite a réalisé pendant sa crise (ce qui était assez drôle car elle hurlait tout ce qu'elle pouvait mais dessinait en même temps).  Elle l'a ensuite collée à l'intérieur de la cabane !
Le dessin est celui que la petite a réalisé pendant sa crise (ce qui était assez drôle car elle hurlait tout ce qu’elle pouvait mais dessinait en même temps).
Elle l’a ensuite collée à l’intérieur de la cabane !

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